Lorsqu’une dent ne perce pas comme prévu, l’inquiétude grandit chez les parents. Mais derrière ce retard, il n’y a pas toujours une anomalie grave. Parfois, la dent est simplement bloquée.

Prévenir les dents incluses

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Pourquoi certaines dents ne poussent pas : comprendre les dents incluses (et les prévenir)

Lorsqu’une dent ne perce pas comme prévu, l’inquiétude grandit chez les parents. Mais derrière ce retard, il n’y a pas toujours une anomalie grave. Parfois, la dent est simplement bloquée : on parle alors de dent incluse. Ce phénomène, fréquent en orthodontie, peut être pris en charge efficacement… à condition d’être détecté à temps.

Voici 10 points clés pour mieux comprendre (et surtout prévenir) les dents incluses.

1. Une dent qui tarde à sortir ? Ce n’est peut-être pas un hasard.

Derrière une éruption dentaire anormalement lente peut se cacher un véritable blocage… qu’il vaut mieux repérer tôt.

2. Les dents incluses : quand la nature a besoin d’un petit coup de pouce.

Toutes les dents sont programmées pour sortir. Mais de temps en temps, elles rencontrent des obstacles : manque de place, mauvaise orientation, dents surnuméraires, antécédents de traumatisme.

3. Une radio peut changer une vie.

Une simple radiographie entre 7 et 9 ans permet de dépister les anomalies d’éruption et d’anticiper les risques d’inclusion. C’est souvent à cet âge que les premiers signes de déviation ou de futur blocage apparaissent.

4. Les dents incluses ne font pas mal. Jusqu’au jour où…

Absence de douleur ne signifie pas absence de problème. L’inclusion dentaire est généralement silencieuse… Jusqu’à ce qu’elle provoque des déplacements dentaires, des kystes ou des résorptions.

5. Une canine qui ne pousse pas ? Ce n’est pas qu’une question d’esthétique.

Les canines incluses peuvent fragiliser les dents voisines, notamment les incisives latérales, et compromettre l’alignement global. Le dépistage précoce est essentiel.

6. Détecter tôt, éviter le pire.

Plus on repère tôt les facteurs de risque, plus on peut prévenir le blocage d’une dent. À 8 ou 9 ans, une interception bien menée peut parfois éviter une inclusion ou limiter son impact. Un suivi annuel peut également être mis en place pour surveiller l’évolution et agir en cas de besoin.

7. Les dents incluses sont rarement seules.

Une dent bloquée peut révéler un déséquilibre plus large : croissance perturbée, respiration buccale, langue basse… La prise en charge doit être globale.

8. Pas vu, pas pris : la dent incluse peut passer inaperçue pendant des années.

D’où l’importance d’un premier bilan orthodontique vers 8 ans, même en l’absence de plainte. Il ne s’agit pas toujours de poser un appareil, mais d’observer, anticiper, prévenir.

9. Oui, une dent peut rester coincée dans l’os. Et non, ce n’est pas rare.

Jusqu’à 2 % des enfants présentent une inclusion dentaire, principalement des canines supérieures. Source : American Association of Orthodontists, Guidelines for the Management of the Developing Dentition and Occlusion (2010).

10. Prévenir une inclusion dentaire, c’est aussi préserver le sourire futur.

Moins d’appareillage, moins de douleur, moins de complications… Un bon dépistage, c’est un traitement plus simple, plus court, plus prévisible.

En conclusion

Les dents incluses ne sont pas une fatalité. En orthodontie, la prévention joue un rôle essentiel: un bilan au bon moment peut éviter bien des soucis plus tard. Il vaut mieux anticiper que devoir rattraper. Et c’est encore plus vrai quand il s’agit du sourire d’un enfant.

Voici 5 références scientifiques pertinentes et reconnues pour les amateurs :

  1. Ericson S, Kurol J. (1988). « Incisor resorption caused by maxillary cuspids: a radiographic study. »
    The Angle Orthodontist, 58(1), 11–25.
    → Étude fondamentale qui a mis en lumière le risque de résorption des incisives latérales par les canines incluses et souligné la nécessité d’un dépistage radiographique précoce chez l’enfant.
  2. Parkin N, Benson PE, et al. (2012). « Interventions for the management of impacted upper permanent canines. »
    Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 4. Art. No.: CD003452.
    → Cette revue Cochrane synthétise les meilleures actions cliniques pour la gestion des canines incluses et insiste sur la détection et le traitement précoces.
  3. American Association of Orthodontists. (2017). « Clinical Practice Guidelines: Management of the Developing Dentition and Occlusion in Pediatric Dentistry. »
    Disponible sur le site de l’AAO.
    → Document de référence sur la prévention, le dépistage (notamment par radiographie vers 8-9 ans) et la conduite à tenir face aux inclusions dentaires.
  4. Alqerban A, Fieuws S, et al. (2009). « Assessment of root resorption of upper lateral incisors caused by impacted canines using cone beam CT. »
    European Journal of Orthodontics, 31(5), 490–497.
    → Montre l’intérêt de l’imagerie 3D (cone beam) pour une évaluation précise des conséquences des inclusions canines et pour améliorer la prise en charge.
  5. Bishara SE. (1992). « Impact of timing on the treatment of maxillary canine impactions. »
    American Journal of Orthodontics and Dentofacial Orthopedics, 101(2), 159-164.
    → Article qui explore le rôle clé du dépistage et de la prise en charge anticipée des canines incluses pour simplifier le traitement et limiter les complications.
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